Expérience
Elaboration concertée d'indicateurs de bien-être avec les citoyens
Resumé
La commune de Braine l'Alleud a choisi de s'inscrire dans un projet d'élaboration d'indicateurs de bien-être proposé par la Région wallonne, sur base d'une méthode proposée par le Conseil de l'Europe.
Il s'agit de construire avec les citoyens l'outil qui permettra ensuite de sonder la population sur son degré de bien-être.
Elements de contexte
La Région wallonne a proposé aux communes de s'inscrire dans ce projet, en collaboration avec l'IWEPS (institut wallon de l'évaluation, de la prospective et de la statistique), sur base d'une méthode du Conseil de l'Europe.
15 communes wallonnes ont répondu à l'appel.
La Région souhaite pouvoir obtenir des statistiques régionales quant au bien-être de la population, et se baser sur les résultats pour élaborer le diagnostic préalable au prochain plan de cohésion sociale.
La méthode du conseil de l'Europe est basée sur la coresponsabilité et part du constat que le PIB ne suffit pas à mesurer le degré de bien-être des citoyens.
La méthode est originale car habituellement, quand on veut sonder la population sur un sujet ou l’autre, on lui impose un questionnaire sans savoir si les questions posées sont pertinentes pour les personnes interrogées.
Dans cette démarche, avant de sonder la population quant à son bien-être, on cherche à savoir ce que représente, pour les citoyens, le bien-être. On va construire, avec eux, l’outil qui permettra d’effectuer le sondage.
Objectifs
- améliorer les diagnostics permettant la création d'un plan d'action local
- créer ensemble un territoire de responsabilités sociétales partagées
Milieu de vie
- Tous
Démarches et actions
La Commune en collaboration avec le CPAS, est porteur du projet.
Nous avons commencé par constituer un "groupe de support local", qui porte le projet avec nous.
La démarche étant basée sur le principe de coresponsabilité, l'idéal est que chaque secteur constituant la société (culturel, social, économique, politique,....) soit représenté dans le groupe de support local. Cela permet une adhésion maximale au projet et aux résultats qui en sortiront.
Le principe du projet est participatif, donc le public a été très largement associé, et même acteur.
En effet, nous avons constitué des groupes homogènes de citoyens qui ont été interrogés quant au bien-être
2 rencontres ont lieu à quelques jours d’intervalle avec chaque groupe séparément.
Lors de la première rencontre, on pose trois questions au groupe,
-« qu’est-ce pour vous le bien-être ? »
-« qu’est-ce pour vous le mal-être ? »
-« que pouvez-vous faire pour augmenter votre bien-être ou le bien-être de tous ? »
On pose une question à la fois et les participants sont invités à y répondre par écrit sur post-it. Le nombre de ceux ci est illimité.
L’animateur récolte les post-it et les lit à haute voix. Si l’idée ne lui parait pas claire ou demande à être précisée, soit l’auteur précise sa pensée, soit s’il ne se manifeste pas pour rester anonyme, c’est le groupe qui ensemble, décide de l’interprétation à donner au post-it.
Chaque post-it lu est collé sur un tableau et on propose au groupe de rassembler les post-it qui évoquent le même thème. Chaque post-it est gardé. Il ne peut être retiré ou modifié qu’avec l’accord de son auteur ou du groupe, le cas échéant.
On procède de la même façon avec les deux questions suivantes.
Une fois la rencontre terminée, chaque critère va être encodé dans un logiciel créé par le conseil de l’Europe.
Chaque critère est ensuite attribué à une famille.
Le conseil de l’Europe a imaginé 8 familles, comportant chacune de nombreuses sous-familles.
Il y a donc à définir si le critère parle de respect, de couple, de moyens financiers, d’éducation pour n’en citer que quelques uns.
Il est important que la personne qui a animé le groupe (si possible un membre du groupe de support local) participe à l’attribution car lui seul peut donner des indications sur ce qu’a exprimé la personne ou le groupe par rapport au post-it lors de la mise en commun.
Une fois l’attribution terminée, le logiciel génère une synthèse qui va présenter chaque critère dans la famille qu’on lui a attribuée. Cela permet de se rendre compte de la proportion des idées émises dans chacune de ces familles.
La synthèse est présentée au groupe lors de la seconde rencontre.
Les critères sont tous repris textuellement sur la synthèse, ils sont lus et le groupe peut demander une nouvelle attribution pour un critère. C’est une manière de vérifier que nous sommes fidèles à ce que le critère a voulu exprimer, à la parole de la personne. Des nouveaux critères peuvent encore être ajoutés.
Après les modifications éventuelles, nous passons à la dernière question:
« voici l’image de ce qu’est pour vous le bien-être. Que pensez-vous qu’il faudrait faire pour assurer ce bien-être aux générations futures ? »
On voit ici, à travers leurs réponses, que les participants se projettent dans l’avenir et ont une réflexion moins égocentrée.
Les critères récoltés sont traités comme ceux des 3 premières questions.
On entre ici dans une phase délicate de la méthode.
Chaque critère va de nouveau être pris individuellement et une catégorie va lui être attribuée.
Il existe 4 catégories.
La condition, la possession, la qualité et la durabilité.
En fonction de la catégorie à laquelle on l’associe, le critère est placé dans une synthèse suivante du logiciel.
Celle-ci présente un "chemin de progrès" qui va d'une situation très mauvaise à une situation qu’on peut décrire comme idéale, et ceci, pour chaque thème évoqué par les participants des groupes.
A partir de ces synthèses, il nous faut rédiger les indicateurs, les mettre en forme de façon intelligible et simple.
A partir de ces indicateurs, un questionnaire sera établi pour interroger la population, de façon statistique, sur leur situation de bien ou de mal-être.
Moyens
Les animateurs ont toujours travaillé par deux lors des rencontres.
Il faut compter 1h30 à 2h pour chacune des deux premières rencontres.
Le travail d'encodage, d'attribution et de catégorisation demande un investissement certain en temps! Plus on a récolté de critères et plus on a formé de groupes homogènes, plus le travail est évidemment conséquent.....
Il faut compter l'équivalent d'un mi-temps durant tout le projet, avec des périodes fort chargées (rencontres avec les groupes , encodage) et des périodes plus creuses.
Matériel: tableau et papiers, post-it, bics, ordinateur, ....
Les besoins financiers ne sont pas importants, c'est vraiment le temps de travail la valeur la plus précieuse!
Evaluation et enseignements
Le projet est toujours en cours.
Pas encore analysé.
Pour aller plus loin
IWEPS (Christine Ruyters) Attachée scientifique, Institut wallon de l'Evaluation, de la Prospective et de la Statistique Institut wallon de l´évaluation, de la prospective et de la statistique Rue du Fort de Suarlée, 1 - 5001 BELGRADE (NAMUR) Tél: 081/46.84.11 Fax: 081/46.84.12 e-mail: info@iweps.be Conseil de l'Europe -service de la cohésion sociale (Samuel Thirion) Administrateur à la Division pour le Développement de la Cohésion Sociale au Conseil de l'Europe Avenue de l’Europe – 67075 Strasbourg (France) 33 (0)390214524 (S. Thirion)
• Le projet a démarré fin 2009 et est toujours en cours
Tout le Brabant wallon
• Braine-l'Alleud
• André De Smet - chef de projet du plan de cohésion sociale
• andre.desmet@braine-lalleud
• 02/387 46 91
26-02-2014