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Expérience


Potagers collectifs à Ottignies-LLN

Resumé

Depuis 2009, la Ville d’Ottignies développe dans ses quartiers des projets de « Potagers collectifs ».
Construits dans une démarche de travail collectif avec de nombreux partenaires et le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, deux Potagers Collectifs ont vu le jour dans les quartiers sociaux du Buston en 2010 et du Bauloy en 2011. Un  troisième est en préparation pour le quartier de la Chapelle aux sabots. En 2012, un diagnostic communautaire en santé va venir renforcer ces projets et dynamiques existants.

Elements de contexte

De 2009 à 2012, deux projets distincts et successifs de potagers collectifs (et un troisième en cours de ‘gestation’), issus de démarches citoyennes et soutenus par la Cellule de développement communautaire, ont vu le jour dans des quartiers sociaux d’Ottignies.
A partir de 2010, différents partenaires locaux intéressés par la dynamique (CLPS-Bw, CPAS, Pro vélo et différents services de la Ville) ont introduit ce projet de ‘potagers collectifs’ dans le cadre de l’appel à projets lancé par la Ministre de la Santé en Communauté française visant la lutte contre les inégalités sociales en matière de santé.
L’engagement d’un animateur jardinier-potager, grâce aux subsides obtenus en 2010 et 2011, et la présence et l'accompagnement par les différents partenaires a permis un élargissement du public (également vers les enfants de 3 à 6 ans) et des thématiques abordées.
Aujourd'hui, afin de mieux connaître les besoins et attentes de la population d'Ottignies, nous souhaitons profiter de la dynamique partenariale et citoyenne en cours pour établir un diagnostic "Santé" sur le territoire communal.

Objectifs

Les potagers de quartiers visent:

La promotion du bien être physique, mental, social et environnemental dans le cadre de dynamiques participatives et communautaires qui auront un impact positif sur la santé auprès des habitants économiquement, socialement et culturellement défavorisés sur Ottignies-LLN :

  • Sensibiliser et promouvoir les attitudes saines
  • Sensibiliser et promouvoir l'environnement comme déterminant de la santé : permettre aux habitants de s'approprier leur environnement physique, mettre en valeur l'environnement qui les entoure, permettre une activité physique au grand air, renouer le contact avec la terre et la nature.
  • Améliorer l'accessibilité de l'alimentation : permettre d'avoir une nourriture de qualité à prix bas, donner aux participants des informations adéquates sur des questions d'alimentation et de culture potagère, permettre d'accéder aux ressources artisanales et locales.
  • Permettre l'accès au plaisir, au loisir et au savoir : retrouver le goût de cuisiner des fruits et légumes locaux et de saison, échanger des savoirs potagers, culinaires,...
  • Proposer des activités spécifiques pour les personnes âgées et les enfants visant leur épanouissement physique et mental.

La promotion et le soutien de ces dynamiques :

 

  • Ancrer les dynamiques potagères existantes ;
  • Renforcer et structurer l'existence de noyaux d'habitants motivés à réinvestir leur quartier et leurs alentours ;
  • Favoriser l'émergence de dynamiques dans d'autres quartiers de logements sociaux ;
  • Diagnostiquer les besoins, les attentes des publics en matière de santé et d'environnement ;
  • Renforcer les partenariats : mutualiser les projets et les activités des partenaires, ancrer les partenariats existants, rythmer les rencontres et les activités partenariales ;
  • Renforcer l'autonomie des participants en terme de gestion de projet  ainsi que leur autonomie alimentaire ;
  • Renforcer les échanges et les relations entre les différents projets existants et aussi des liens entre les habitants ;
  • Favoriser l'empowerment : gagner de la confiance en soi, développer des compétences au travers de l'expérience collective,...

Pour le diagnostic Santé : 

  • Diagnostiquer les besoins, les attentes des publics en matière de santé et de bien-être.

Les objectifs spécifiques seront définis par le partenariat lors de l'élaboration plus précise du projet.

Public

Ce projet touche de nombreux publics.

   ( Adulte  Famille  Parent  Personne âgée  Personne handicapée  Professionnel  Tous  )

Milieu de vie

  • Famille - Milieu familial
  • Loisirs
  • Quartier

Démarches et actions

Pour le potager du Buston :

  • Suite à une démarche citoyenne et sur proposition de la cellule de développement communautaire, les différents acteurs se rencontrent pour réfléchir à la création d'un potager de quartier. Année 2009.

  • Création du potager : préparation du terrain. Printemps 2010.

  • Premières plantations et premiers essais. Eté 2010.

  • Constitution de la charte et du ROI avec les participants. Automne- hiver 2010-2011.

  • Parcellisation du terrain, construction d'un chalet,... avec les habitants. Printemps 2011.

 Pour le potager du Bauloy :

  • Création du potager. La Ville trouve un terrain, y fait analyser le sol et coordonne la préparation du terrain - printemps 2011 (clôture, plantations, préparation du terrain,…).
  • Mobilisation des participants. L’animateur du potager et les partenaires locaux relaient l’information parmi leur public. « Campagne » de communication par la ville vers les publics visés (journal de quartier, infos toutes boîtes, affiches,…).
  • Planification. Les participants planifient les étapes de la mise en route de l’action avec l’animateur du potager (Mars 2011).
  • Mise en route. Les participants aidés par les services communaux créent les parcelles et démarrent le potager (Avril 2011).
  • Mise en route des formations pour les participants données et préparées par l’animateur (Mai/juin 2011).
  • En juin 2011, première évaluation inter-partenariale de la mise en route du projet et premières conclusions de l’animateur du potager.
  • Automne 2011, plantations de haies.
  • Hiver 2012-2013, préparation de la charte et du ROI, préparation de la saison 2013.

 

Pour le potager de la Chapelle aux sabots : 

  • Information aux habitants du quartier via toutes boîtes, définition d'une base de projet avec ceux ayant répond à l'appel, recherche de subside,... Automne 2011.
  • Choix du terrain, préparation et construction de l'espace potager Hiver 2012-printemps 2013.

Transversalement aux 3 potagers


Un animateur organise des activités culinaires, potagers, balades, journée vélo, échanges entre potagers, anime des parcelles didactiques pour les enfants et personnes âgées,....

Pour le diagnostic Santé :

En fonction du nombre de partenaires qui rejoindront la démarche, nous fixerons nos objectifs et surtout, l'étendue de ce diagnostic qui, sur le modèle de la roue de Cultures et Santé (voir plus bas), touchera aussi aux thèmes de l'environnement, des modes de vies et du logement.

  • Élaboration du "diagnostic santé" : milieux, public visé, contact avec les partenaires, préparation du guide d'entretien,... Durant l'hiver 2012-2013.
  • Organisations de tables rondes et entretiens individuels. Durant le printemps et l'été 2013.
  • Présentations du "diagnostic santé" aux habitants et partenaires. Septembre 2013.

Moyens

Ressources mises à disposition par la Ville:

  • L'équipe de la Cellule de développement communautaire (2 personnes) assure le suivi quotidien du projet. Le cas échéant, la commune fera appel à d’autres services compétents (service technique, urbanisme,…).
  • La Ville et le CPAS engagent une personne qui travaille à temps plein sur le potager et qui se charge du volet "animation"
  • Ressources logistiques: outils, terrains mis à disposition pour le projet par la Ville et la Direction générale opérationnelle Routes et Bâtiments (MET) de la Région wallonne, roulottes comme abri,...
  • Mise à disposition du local de quartier pour y réaliser des ateliers, formations...

Ressources mises à disposition par les partenaires du projet:

  • Tous les partenaires diffusent vers leurs publics une communication commune de présentation du projet.
  • Divers partenaires du projet y participent, chacun selon ses missions et compétences.
  • La maison médicale d'Ottignies se propose d'être un relais "santé mentale" afin d'orienter et soutenir les travailleurs de terrain confrontés à des situations de vie interpellantes. Elle se propose également d'aider à la conception et la mise en place d'animations de santé et de diététique.
  • Deux acteurs de seconde ligne accompagnent et soutiennent également le projet: le CLPS du Brabant Wallon et Habitat et Participation asbl.

Ressources financières:

La Fédération Wallonie-Bruxelles, la Loterie Nationale, la Fondation Roi Baudouin, la Ville d'Ottignies-LLN, Le Début des haricots asbl et Les Amis de la Terre asbl.

Partenaires du projet :

  • Pour le Buston : Atoutage asbl, 'Quand les femmes s'en mêlent', Ecole maternelle du Buston, CCLP - Comité de locataires et propriétaires.
  • Pour le Bauloy : "Les mains vertes au Bauloy"

Evaluation et enseignements

Pour le potager du Buston, le comité d'accompagnement se réunit au minimum 1 fois par an pour évaluer le projet. L'objectif est aussi de le réorienter en fonction des échanges lors de ces rencontres avec les participants. Les décisions importantes s'y prennent.
Pour le potager du Bauloy, une première évaluation quantitative et qualitative avec les différents partenaires ainsi que les premières conclusions de l'animateur du potager ont eu lieu en juin 2011.
De manière générale, les groupes se réunissent plusieurs fois par an pour discuter des aspects pratiques du projet (inscriptions, aménagements, problèmes,...).

Éléments de réponses sur les effets observés et le processus :

Effets observés

La nouveauté de la saison 2011-2012 porte sur l’ouverture aux groupes d’enfants. Les effets positifs observés sont nombreux, et concernent tant l'intérêt des enfants, que leur plaisir à sentir, toucher la terre. En groupe, les enfants sont très ouverts à découvrir de nouvelles saveurs (« C’est rigolo de manger de la betterave rouge crue, ça colorie la langue… »). Les activités suscitent les échanges entre eux en classe ou en dehors. Les institutrices, elles aussi, en ont retiré du positif : la participation au projet renforce l’esprit de groupe, l’intérêt porté par les enfants aux matières abordées, des échanges avec d’autres classes,…
Chez les adultes, les repas organisés sur base des récoltes, et l’échange de savoirs potagers et culinaires ont permis de retisser et renforcer les liens entres voisins, ou même de dissiper certaines tensions.

Le travail du sol et l’entretien de l’ensemble des parcelles du potager ont permis une activité physique régulière au grand air. De plus, la plupart des participants se rendent au jardin à pied ou à vélo.
La présence d’un animateur soutient le lien entre l’administration communale, ou même les autres partenaires, et les habitants. De plus, l'animateur aide parfois certains membres qui ont besoin d’être remotivés durant la saison, de trouver leur place au sein d’un collectif.
Grâce à la situation, visible, du potager, de nombreux passants et partenaires témoignent de

Le processus

D’un point de vue méthodologique, nous nous basons aujourd’hui sur deux expériences de potagers collectifs. Nous avons développé et testé des outils participatifs avec les participants (exemples : la sociocratie, la méthode SALT, la gestion de conflit, la communication non-violente,…). Ces méthodes ont permis aux participants d’être réellement acteurs, porteurs du projet, animateurs de réunion, relais vers d’autres participants, etc. La mise en place de différents niveaux de participation (groupe porteur, comité de pilotage, comité d’accompagnement,…) permet de « considérer » tout un chacun de manière égale. Certes, cette participation a parfois rencontré certaines résistances d’un public tantôt revendicatif tantôt sceptique à toute nouvelle forme de rencontre, structure, animation de réunion,… mais dans l’ensemble on peut constater une évolution positive dans la maturation de leurs réflexions (respect de la parole de l’autre, écoute attentive, propositions d’avancées constructives, etc.).

Cette année, la présence plus parcimonieuse d’un animateur a permis de renforcer le fonctionnement du potager. Par contre, la prise en charge du projet par les participants évolue à différents niveaux. Les habitants ont une grande autonomie dans la gestion des cultures, des aménagements, de la trésorerie mais connaissent une évolution plus lente sur des réflexions plus méthodologiques : mise en place d’une charte, choix entre parcelles collectives et/ou individuelle,…

Le processus participatif que nous développons se base sur le long terme et mérite donc d’être soutenu et développé à une plus grande échelle. C’est pourquoi nous allons continuer à développer la structure du projet et sa mise en autonomie (financière, logistique, …) à moyen terme, et à réfléchir la participation de tous. Nous allons donc accompagner le groupe et travailler avec eux pour maintenir le processus participatif et collectif du projet.

Conclusions

Nous ne pouvons que nous réjouir de la participation active des habitants dans ce projet qui leur demande surtout du temps et de la patience. L’appropriation du projet par les participants nous montre l’intérêt et le besoin de développer des actions de santé sur notre territoire. Cela signifie que ces personnes, malgré leurs difficultés, portent des initiatives qui ont un impact direct sur leur santé (activité physique extérieure, création de lien social, rythme de vie, plaisir,…)  et qui, concrètement, réduisent certaines inégalités auxquelles ils font face. En faisant le choix de s’inscrire de manière active dans ce processus de projet communautaire, les personnes s’outillent, développent de nouvelles compétences, les transmettent et, de manière directe ou indirecte, améliorent leur santé physique et mentale mais influencent aussi leur environnement social.

Perspectives envisagées

Les perspectives envisagées pour le développement en 2013 consistent toujours à renforcer & diversifier les partenaires, élargir les publics, augmenter les territoires concernés par le projet, tout en enrichissant l’offre d’activités proposées (au-delà du potager) afin de toucher un plus grand nombre de personnes. Cela doit permettre aussi d’entourer les habitants avec un partenariat solide d’associations diversifiées et qui réfléchissent de manière transversale aux problématiques qui les touchent (manque d’activité physique, solitude, alimentation peu équilibrée,…).
De nouveaux développements ont été plus spécifiquement développés pour les enfants : continuer à apprendre à profiter de l’environnement qui les entoure. Pour les personnes âgées : leur permettre de transmettre leurs savoirs et savoir-faire, à toutes et tous, d’échanger, mais aussi d’apprendre à gérer un potager, de pratiquer des activités physiques en plein air,…
A sujet du potager de la Chapelle aux Sabots, nous envisageons de fixer définitivement le choix du terrain et de mettre en route le potager durant le printemps 2013.
L'autre nouveauté pour l'année 2013 concerne le diagnostic santé que nous développerons à l'échelle d'un ou plusieurs quartiers selon la mobilisation des partenaires potentiels sur le sujet.

Periode de déroulement du projet
2009 - toujours en cours...
Territoire
Tout le Brabant wallon
Ottignies-Louvain-la-Neuve
Personne de contact
Steve Evrard
steve.evrard@olln.be
010436480

Edité par le clps-bw
Dernière modification le :
26-02-2014
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