Temps mieux

Elements de contexte

Le projet est né d'un constat : il est certainement possible de réduire le décalage - s’il existe - entre les "pratiques d'apprentissage" des élèves et les pratiques pédagogiques de l'équipe enseignante. Un groupe de travail a alors vu le jour et s'est penché sur un axe qu'il souhaitait travailler : la différenciation (comment interagir, faire autrement avec les élèves). Ce travail s'est vite orienté vers l'aménagement des horaires dans l'école comme levier pour changer les pratiques.

Démarches et actions

Journée pédagogique

(juin - octobre 2016)

Lors d'une journée pédagogique consacrée aux pratiques d'apprentissage, la conseillère pédagogique, partenaire de l'école et une spécialiste en difficultés d'apprentissage ont présenté à l'équipe éducative les différents témoignages qui avaient préalablement été recueillis auprès des élèves aux profils différents (l'élève qui travaille et réussit ; qui travaille et ne réussit pas ; qui ne travaille pas et réussit ; qui ne travaille pas et ne réussit pas).

Suite à cela, environ 75 enseignants se sont réunis en groupes de travail pour trouver des pistes permettant une meilleure convergence entre les jeunes et les professionnels. Cinq axes de travail ont alors été dégagés avec l'aide de la conseillère pédagogique : 

• le numérique ;
• la méthode de travail ;
• le parrainage entre élèves ;
• l'évaluation et le bulletin ;
• la différenciation.

De l'axe "différenciation" au projet "P90"

(novembre 2016 - juin 2018)

Un groupe de travail a été créé pour chaque axe (les axes différenciation et parrainage entre élèves ont été réunis). Tous les enseignants/éducateurs ont été invités à rejoindre les groupes de travail sur base volontaire. Des heures de travail ont été accordées pour la première réunion.

L'axe différenciation, dont l'objectif était de proposer de nouvelles pratiques, est devenu le projet "P90". Son objectif est de réinventer le temps scolaire en proposant des périodes de 45 min au lieu de 50 min et de regrouper les périodes par bloc de deux. Ce modèle permet de gagner 5 min par période. Ces 5 minutes seront réinjectées dans des après-midis consacrés à des ateliers pour se rencontrer autrement. Le bloc de 2 périodes permet également de limiter le nombre de cours par jour (4 au lieu de possiblement 7) et de supprimer les intercours. 

Ce type de projet, proposé par deux enseignants du GT, existe dans d'autres écoles en Fédération Wallonie-Bruxelles et a porté ses fruits.

 1- Etude de faisabilité (novembre 2016 - novembre 2017)

Le groupe de travail s'est donné 1 an pour faire des recherches et évaluer la faisabilité du projet au sein de l'école, c'est-à-dire intégrer le dispositif dans l'école avec l'implication de toute l'équipe éducative.

Le GT est allé à la rencontre d'écoles qui avaient mis en place le dispositif. Ces écoles de Bruxelles, du Hainaut et du Namurois sont venues témoigner lors d'une après-midi réunissant toute l'équipe éducative. D'autres écoles, également intéressées par le projet, ont participé à cette réunion.

Les écoles dotées de ce dispositif ont mis en avant ses avantages. Parmi ceux-ci, il y a les répercussions positives des  ateliers : les élèves développent d'autres compétences où ils sont valorisés, l'absence d'évaluation permet un meilleur climat relationnel avec les professeurs. Quant aux blocs de cours (2x45min), l'absence d'intercours limite les situations de harcèlement, le nombre de cours réduits par jour permet une meilleure concentration sur la matière, un cartable plus léger,...

Le GT est allé visiter l'école Belle-Vue à Dinant en avril 2017 et l'a interrogée sur base d'un questionnaire reprenant les interrogations de tous les enseignants. Les réponses aux questions et craintes ont été présentées en AG en mai.

2- Décision et travail à la mise en place du projet (novembre 2017 - juin 2018)

Lors d'une AG, tous les membres de l'équipe éducative ont dû voter pour l'adhésion ou non de l'école au projet. Avec 75 % de oui, l'école a créé des nouveaux groupes de travail pour sa mise en place concrète à la rentrée 2018.

Pour la création de ces nouveaux groupes de travail, l'école a choisi de fonctionner en sociocratie, un mode de gouvernance auto-organisé avec une prise de décision distribuée, sans structure de pouvoir centralisée. Cinq groupes de travail - ou cercles - ont été créés et se sont répartis le travail comme suit :

• gestion de l'horaire ;
• contenu des ateliers ;
• aspects logistiques ;
• calendrier ;
• communication.

Un cercle souche reprenant 2 représentants de chaque groupe et la direction a également été mis en place. Le processus décisionnel se fait dans les cercles par consentement. Ces groupes sont ouverts à tous et ne sont pas figés.

Le projet rebaptisé "Temps Mieux" a été achevé en juin 2018. 

Une communication aux enseignants a eu lieu à chaque étape du processus.

Mise en place du projet 

Depuis la rentrée 2018, les journées commencent à 8h45 au lieu de 8h35 et se terminent à 16h.

Après chaque période (2x45 minutes), il y a une récréation.

Une nouvelle équipe, composée de trois profs et d'un éducateur, gère le projet et l'activité du jeudi. Les périodes imputées ont permis de libérer les jeudis après-midi, de 14h15 à 16h15.

Sur les 28 jeudis, des ateliers sont prévus pour 18 d'entre eux. Les 10 jeudis restants s'articuleront autour de temps d'école ou de temps de coordination pour les équipes. Durant les ateliers, les professeurs partagent leurs passions : "le chocolat dans tous ses états", cours d'Italien et d'Anglais, course à pied, jeux de rôle, jeux de société, lecture, musique, création d'une vidéo, citoyenneté, ... L'école a également construit certains ateliers sur base de propositions d'élèves.

Actuellement, les ateliers sont organisés par degrés et les inscriptions se font via une application en ligne.

• 1er degré : 6 ateliers "découverte" sur l'année,
• 2ème et 3ème degrés : 3 ateliers permettant d'aller plus en profondeur.

Perspectives envisagées

L'école envisage que les élèves animent les ateliers avec les professeurs.

L'école a été contactée par d'autres établissement qui souhaitent connaître le fonctionnement du projet.