Expérience
Diagnostic en marchant "sécurité"
Resumé
L'équipe des Logis de Louvranges a mis en place pour ses occupantes et leurs enfants un projet axé sur la sensibilisation à la sécurité. Le cœur du projet a été l'expérimentation d'un diagnostic en marchant qui a permis aux femmes de visualiser les lieux et situations à risques et d'envisager des moyens pour les éviter.
Elements de contexte
Suite au constat d’un manque de conscience des risques du quotidien par les résidentes, l’équipe des Logis de Louvranges a décidé de mettre en place un projet axé sur la sécurité. Des enfants qui grimpent aux palissades, se penchent aux fenêtres, se précipitent à l’arrêt de bus sans surveillance, des familles qui marchent dans la rue sans se soucier des automobilistes,… sont des situations qui n’inquiétaient pas ces femmes qui ont parfois connu des dangers bien plus menaçants.
Il semblait donc nécessaire de recueillir leurs représentations d'un environnement sécuritaire et de les sensibiliser à l’importance de s’investir dans leur sécurité quotidienne et celle de leurs enfants.
Objectifs
- Travailler sur les représentations sociales de la sécurité.
- Sensibiliser et conscientiser aux risques quotidiens.
- Par conséquent, amener à l’adoption de comportements qui minimisent ces risques.
Milieu de vie
- Famille - Milieu familial
- Milieu d'accueil
- Milieu immigré
- Quartier
Démarches et actions
Dans un premier temps, les membres de l'équipe ont recueilli les représentations des femmes sur la notion de sécurité. (Qu'est-ce qui, dans leur environnement actuel, représente un danger pour elles et leur famille? Qu'est-ce qui fait qu'elles se sentent en (in)sécurité?) Ils ont pu constater qu'elles avaient pour la plupart tout à fait conscience des dangers, mais qu'elles ne se sentaient pas individuellement impliquées.
L'étape suivante a alors été de susciter leur responsabilité individuelle via la mise en place d'un diagnostic en marchant. L'équipe a délimité deux zones à explorer : les bâtiments des logis (en ce compris un appartement inoccupé), ses locaux, la cour et le jardin d'une part, la rue et les alentours d'autre part. Il a été décidé de commencer par la première zone.
Dotées de leur Smartphone en guise d’appareil photo pour illustrer leurs propos, les femmes, guidées par l’équipe, ont sillonné la zone délimitée en repérant les endroits et objets à risques. Les accompagnants ne faisaient aucune suggestion, laissant les femmes s'exprimer librement. Le groupe s'est ensuite réuni pour analyser les photos et réfléchir aux comportements à adopter en fonction des situations.
Un nouveau diagnostic en marchant a été organisé un peu plus tard pour explorer la seconde zone délimitée. Selon le même principe, des membres de l'équipe ont accompagné les femmes sur un trajet qu'elles font régulièrement jusqu'à Louvain-La-Neuve et ont discuté des zones à risques et comportements à tenir.
Moyens
Quatre animatrices ont participé au projet. Elles y ont consacré trois réunions de préparation et quatre animations avec les résidentes des Logis. Elles ont fait appel à un interprète lors d'une des animations. Sur l'ensemble, une soixantaine d'heures ont été mobilisées.
Ce projet a demandé peu de matériel, l’usage des Smartphones comme appareils photos étant facultatif – bien que plus ludique, impliquant et interactif.
Un budget de 65 euros a été déboursé pour effectuer le trajet jusqu'à Louvain-La-Neuve.
Evaluation et enseignements
Les mamans se sont senties fortement concernées par la sensibilisation. Elles ont pu exprimer leurs sentiments d’insécurité et apporter des propositions comme la fermeture de la grille de la cour afin que les enfants ne jouent pas sur la rue. Mais il est difficile de déjà mesurer les changements.
La technique interactive du diagnostic en marchant a facilité la concrétisation du projet. Une dynamique de groupe constructive s'est vite mise en place.
L'équipe a par contre été confrontée à la difficulté de rassembler les mamans et de programmer des réunions vu leurs nombreuses démarches et activités extérieures.
La seconde marche exploratrice, organisée à Louvain-La-Neuve, a rassemblé moins de participante que la première. Mais, pour cette raison, elle a été l'occasion de se rendre dans un café tenu par un tenancier syrien où les femmes ont pu s’exprimer librement.
Les outils du diagnostic en marchant et la motivation de l’équipe ont été des éléments soutenants au projet.
Perspectives envisagées
Il est prévu de réorganiser cette sensibilisation de la même manière lorsque de nouvelles familles arriveront aux Logis.
Pour aller plus loin
Pour lancer un tel projet, l'équipe des Logis de Louvranges conseille de démarrer par une analyse des représentations et de prendre contact avec le CLPS.
• De juin à novembre 2016
• Wavre
• Louvain-la-Neuve
• Diagnostic en marchant
• Motus
• Sécurité au quotidien
• Un outil a été construit a partir des photos prises lors du diagnostic en marchant, reprenant la "mauvaise" et la "bonne" attitude à tenir en zone à risques.
• Anne Scheuren
• a.scheuren@caritasint.be
• 0479/994976
24-03-2017